lundi 2 avril 2007

Bonjour,

Vous trouverez ci-joint un chat de Robert Fisk sur le site du monde.fr

 

Robert Fisk Ce soir ou jamais Frédéric Taddéi

Retrouvez Robert Fisk en direct sur France 3 c’est par là

mardi 20 mars 2007

Honneur à Robert Fisk

Ne sommes-nous pas nous-mêmes fautifs d'avoir fabriqué à la chaîne des générations de robots exterminateurs incapables de ressentir et de penser, dont Oussama ben Laden et les Talibans, au miroir de l'Amérique, ne seraient paradoxalement que les exemples les plus extrêmes ? Car ce qu'il y a peut-être de plus inquiétant à l'heure qu'il est c'est bien de constater à quel point, à quelques très notables exceptions près - Honneur à Noam Chomsky, à Arundhati Roy, à Robert Fisk, pour n'en citer que les plus courageux - les grandes voix de l'écriture et de la pensée actuellement se taisent. On dirait l'air du temps d'un relent de fin d'Antiquité, d'une remontée nauséabonde des débandades des temps obscurs.

Extrait d’article de la République des Lettres, Patrick Hutchinson

Les peoples aiment Robert Fisk

Vivienne Westwood: "je prendrais Robert Fisk comme ministre des affaires étrangères" 2007

John Malkovich: "J'aimerais tuer Robert Fisk" 2002
Daniel Craig (James Bond): "Robert Fisk est mon héros" 2006

 

Emission de Robert Fisk sur Radio France Internationale

Voici une émission de radio de RFI, un portrait de Robert Fisk par Pierre-Edouard Deldique, à écouter sur le site web de cette radio internationale :

http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_63_20070319.asp

vendredi 16 mars 2007

Fisk a l'indignation magnifique


Robert Fisk est le reporter le plus célèbre de la presse écrite britannique. Critiqué ou adulé. Depuis le début des années 1970, il s’occupe du Grand Moyen-Orient, un territoire allant de la Méditerranée à l’Afghanistan, selon la définition de l’administration Bush. Avant, il était à Belfast, en Irlande du Nord. Fisk, aujourd’hui âgé de 60 ans, a passé l’essentiel de sa vie professionnelle à "couvrir" la guerre, l’horreur, la torture, le malheur des hommes, d’abord pour le Times puis pour The Independent.

Il l’a fait avec un grand courage, c’est-à-dire de près, physiquement. Il l’a fait dans une langue magnifique, toute de simplicité et de précision. Il l’a fait en possession d’une immense connaissance historique et culturelle de la région ; Fisk habite Beyrouth et parle, assez bien, l’arabe. Autant de qualités qui donnent toute sa valeur à la compilation de reportages et d’analyses qu’il livre dans cette somme de près de mille pages.

Robert Fisk ne travaille pas à la manière (réelle ou supposée) des journalistes anglo-saxons : religion du fait brut, sentiments personnels tenus en laisse. Fisk est un journaliste engagé, en colère, révolté. Souvent très (trop ?) brillant, l’article "fiskien" tient du reportage, de l’analyse, de l’éditorial, de la leçon d’histoire et de morale. Fisk a toujours le même angle de travail : il est du côté de ceux qui prennent les bombes, les coups de crosse, les décharges électriques ; il est avec ceux qui sont du mauvais côté de l’Histoire ; il est là où ça sue la peur et là où ça sent la mort.

Il partage la perception qu’ont les Arabes d’être toujours et encore les victimes des visées occidentales (européennes et américaines) sur la région. C’est vrai, les Européens, au lendemain de la première guerre mondiale, ont découpé artificiellement, et en fonction de leurs seuls intérêts, la carte du Proche-Orient contemporain ; les Américains et les Britanniques ont détruit en 1953 "le seul régime démocratique et laïque qu’ait jamais connu l’Iran", celui de Mossadegh ; les mêmes, avec cette fois les Français, ont appuyé le régime de Saddam Hussein, fermé les yeux sur les horreurs qu’il perpétrait ; les Etats-Unis n’ont jamais accordé au règlement de la question palestinienne la priorité qu’elle mérite, etc.

Les Arabes y voient la "preuve" d’une culpabilité générale et permanente des Occidentaux qu’ils jugent exclusivement responsables des tourments du Proche-Orient. Fisk en fait sa thèse, lui aussi, sa grille de lecture des mésaventures de la région.

Autant on le suit et on l’admire dans sa description des souffrances individuelles, son récit de l’horreur de la guerre, autant cette manière de désigner un unique bouc émissaire paraît simpliste, militante, indigne d’un diplômé en histoire de Trinity College.

Fisk a l’indignation magnifique, mais trop à sens unique. On aimerait qu’il pratique le même flamboyant journalisme de combat pour dénoncer les énormes responsabilités des élites de la région - politiques, religieuses, culturelles, etc. - dans les malheurs de leurs peuples. Peut-être maintenant qu’il a passé la soixantaine...

Alain Frachon, le Monde

Rencontre avec Robert Fisk







Photo : Editions A&R

Le reporter de guerre de l’Independent Robert Fisk, sort en France « Liban, Nation Martyre » son livre bestseller dans lequel il revient en détail sur les trente dernières années de l’histoire tragique de ce pays. L’occasion pour le Magazine.info d’interroger ce témoin clé du Moyen-Orient sur la situation toujours tendue de cette région.


Le Magazine.info : Comment expliquez-vous le destin tragique du Liban où les guerres se succèdent ?

Robert Fisk : La tragédie du Liban c’est d’être un état confessionnel où, par exemple, le président de la République doit être chrétien, le Premier ministre sunnite et le Président de la Chambre des députés chiite. Or si vous voulez avoir un état moderne il faut abandonner le confessionnalisme politique. Mais paradoxalement, sans le confessionnalisme, le Liban perdra son identité et il ne peut survivre à une partition. Pour ces raisons il est toujours sous la menace de crises et de guerres, sans parler de sa position géostratégique dans la région. Il suffit de voir aujourd’hui de quelle façon il paye le prix des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, entre les Syriens et les Israéliens qui agissent comme si le pays leur appartenait. C’est un pays très facile à déstabiliser qui ne connaitra la paix que dans le cadre d’un accord global dans la région.

Le Magazine.info : A la veille du cessez le feu qui mis fin à l’offensive israélienne de l’été 2006, vous avez écrit dans votre livre « la vraie guerre commence aujourd’hui », pourquoi ?

Robert Fisk : Le Hezbollah est sorti renforcé par cette guerre parce qu’il a tenu tête à l’armée israélienne. De plus, il dispose encore de ses armes. De son coté Israël n’a rempli aucun de ses objectifs. La situation reste critique puisque les incidents sont légion à la frontière, comme par exemple les violations de l’espace aérien libanais par les avions de chasse israéliens. A force de provocation, il n’est pas exclu que le Liban soit le théâtre d’un nouveau conflit armé entre ces deux protagonistes. Je pense aussi qu’il faut craindre des attaques contre la Finul, perçue par des groupuscules islamistes comme une force armée occidentale.

Le Magazine.info : Que pensez-vous des récentes déclarations de Condoleezza Rice, qui a affirmé qu’il n’y aura pas d’arrangement avec la Syrie et l’Iran au détriment du Liban ?

Robert Fisk : Aujourd’hui le Liban est une des pièces du puzzle de la politique étrangère américaine. Le jour où il ne sera plus utile à Madame Rice, les Etats-Unis n’hésiteront pas à l’abandonner au profit d’un autre pays de la région. Les libanais se rendront alors peut-être compte que la bienveillance américaine était en fait un cadeau empoisonné.


Le Magazine.info : Votre livre couvre les évènements du pays du Cèdre depuis plus de 30 ans. Qu’avez vous appris au contact de sa population ?

Robert Fisk : Je vis depuis plusieurs années maintenant à Beyrouth. J’ai découvert au Liban qui est le commencement de l’Orient, une population très éduquée, très cosmopolite. Chaque libanais est potentiellement journaliste, parce que ce peuple est obsédé par l’actualité de son pays et par celle du Moyen-Orient. D’ailleurs la presse libanaise est à mon avis la meilleure de la région. Malgré les assassinats de Gebran Tuéni et de Samir Kassir en 2005 qui sont une déclaration de guerre contre la profession, les journalistes locaux continuent de faire leur travail avec courage.

Le Magazine.info : Quel regard portez-vous sur la situation actuelle au Moyen-Orient ?

Robert Fisk : J’ai récemment comparé pour un de mes articles le nombre de soldats occidentaux présents actuellement dans le monde arabe avec celui des croisés du Moyen Age. D’après mes calculs, nous avons aujourd’hui 22 fois plus de soldats occidentaux qu’à l’époque ! Toutes les grandes ambassades américaines du monde arabe sont transformées en forteresse, comme les châteaux-forts des croisés. Je vous rappelle que nous sommes présents en Jordanie, au Qatar, au Kazakhstan, en Turquie, en Ouzbékistan, à Bahreïn, au Koweït, en Egypte, au Yémen, en Arabie saoudite et au Liban avec la Finul. C’est un rideau de Fer ! Ben Laden n’est pas aussi ridicule que ça quant il parle de croisade de Bush ! Ce n’est pas en interdisant le dentifrice dans les avions que Tony Blair réussira à stopper les attaques d’Al Qaeda. Il pourra leur couper l’herbe sous les pieds en étant plus juste et plus respectueux avec les peuples du Moyen-Orient qu’il prétend vouloir libérer. Mais c’est de nous, Occidentaux, qu’il faut les libérer !

Le Magazine.info : Vous avez couvert de nombreux conflits, peut-on rester objectif devant la tragédie de la guerre ?

Robert Fisk : En tous cas ce que je peux vous dire c’est qu’il faut être du côté des victimes, il faut être engagé dans son travail et pas seulement relater des faits. Il faut aller sur le terrain, vérifier par soi même, interroger les civils et non pas se contenter comme certains journaux américains de citer plus d’une dizaine de fois par article des sources officielles. On m’accuse parfois d’être pro-palestinien. Mais je m’excuse de vous dire que les colons israéliens occupent une terre arabe et que Gaza est occupée par Israël. Est-ce être pro-palestinien que d’affirmer ces vérités ? J’aurais dénoncé la situation inverse si les palestiniens occupaient un territoire israélien.

Le Magazine.info : En tant que reporter de guerre, quelle conflit ou bataille historique auriez-vous aimé couvrir ?

Robert Fisk : (Son visage s’illumine) Sans hésitation la Deuxième Guerre Mondiale ! J’aurais aimé couvrir Stalingrad, le Débarquement du jour J, la grande bataille d’Angleterre ! C’est un film d’Hitchcock traitant de cette période qui m’a donné l’envie à 12 ans de faire ce métier.

Marc Daou

Signature Robert Fisk

Le livre clef sur le Liban

Raphaël de Montferrand, directeur des éditions A&R

Vous invite à une

.Rencontre avec

Robert Fisk

Correspondant de guerre depuis 30 ans

Autour de son livre

Liban, nation martyre

Première édition en français

Version française réactualisée de Pity the Nation

(bestseller en Angleterre, 80 000 exemplaires vendus)

Le jeudi 29 mars de 19h00 à 20h00

A la librairie Julliard

229 boulevard Saint Germain

75006 Paris

Quelques autres interventions..de Robert Fisk


L’Est Républicain, journal quotidien de Metz parle de nous, les archives sont payantes, mais je vais essayer de me procurer un scan de l’article

« De plus en plus de sang sur le sable » ( 10.03.2007 / Monde )

Grand reporter pour le journal britannique « The Independent », Robert Fisk couvre le Moyen-Orient depuis plus de trente ans ...

France Inter a interviewé Robert Fisk

Et dans un autre registre, Robert Fisk a été interviewé par Jean-Marc Four dans l’émission : Et pourtant elle tourne sur France Inter, Mardi 6 mars.

D’où cette belle photographie. Et ce lien vers Radio Canada, qui a diffusé l’interview.

Liban, nation martyre extraits du livre de Robert Fisk

Vous trouverez ci-joint le premier chapitre de Liban, nation martyre de Robert Fisk. Si l’envie vous en prend vous pouvez aussi consultez la fiche de Robert Fisk sur Evene, le site culturel, il y a aussi plusieurs extraits sur cet excellent guide culturel sur le net.

Interview de Robert Fisk par le FIGARO Magazine


Selon Robert Fisk, spécialiste du Liban, le drame se joue sans répit. Il estime que les menaces proviennent moins du Hezbollah que de groupes sunnites inspirés par al-Qaida.

Installé à Beyrouth et correspondant de guerre pour le quotidien britannique The Independent, Robert Fisk parcourt le Moyen-Orient depuis plus de trente ans. La version française de son best-seller, Pity the Nation, vient d'être publiée et retrace l'histoire tragique du pays du Cèdre *. Selon lui, une chronique de la destruction de la nation libanaise.

http://www.lefigaro.fr/magazine/20070309.MAG000000361_la_destruction_d_une_nation_et_d_un_peuple.html

Le Figaro Magazine - Quel est votre avis sur la situation au Liban aujourd'hui ?

Robert Fisk - Ce qui a été véritablement détruit par la guerre au Liban, c'est ce sentiment qu'avaient de nombreux Libanais de voir émerger un Etat indépendant. Un sentiment cruellement sacrifié le jour où les puissances occidentales ont abandonné ce pays à son sort face aux bombardements d'Israël à l'été 2006. Le Hezbollah est sorti sensiblement renforcé de l'épreuve de force et son influence dans le pays est grandissante. Cette guerre a creusé le fossé entre les chiites et les sunnites et divisé encore plus la société libanaise. La principale menace aujourd'hui au Liban, c'est le risque de voir des groupes sunnites, inspirés par al-Qaida, s'en prendre aux Casques bleus stationnés dans le sud du pays. Il y a maintenant au Liban des contingents français, espagnols, italiens, turcs et des forces navales allemandes. Soucieux de ne pas être accusé d'attaquer la Finul, le Hezbollah, doté d'un service de renseignement humain très efficace, surveille de près les sunnites. Dans chaque village, au Sud-Liban, et dans le quartier chiite de Beyrouth, il dispose d'un réseau d'informateurs pour collecter l'information au plus près. De plus, la dernière guerre a montré les capacités d'espionnage de la guérilla chiite. Au début du conflit, le Hezbollah a utilisé un drone en territoire israélien pour obtenir des photos aériennes des positions ennemies. De plus, quand les Israéliens ont pénétré au Sud-Liban, ils ont retrouvé leurs propres photos satellites identifiant des caches d'armes dans les bunkers du Hezbollah...

Il y aussi le problème des bombes à fragmentation lancées par Israël dans le sud du pays après l'annonce du cessez-le-feu. Selon des spécialistes du déminage à l'oeuvre sur le terrain, il faudra peut-être quarante ans pour déminer cette région infestée de bombes. A chaque nouveau conflit, c'est une couche supplémentaire qui s'ajoute !

Le Hezbollah a-t-il un vrai programme politique ? Est-ce un danger pour la démocratie au Liban ?

A mon avis, le Hezbollah est le seul parti, peut-être avec le mouvement du fils de Rafic Hariri, à ne pas être corrompu. Il jouit d'une vraie popularité auprès des habitants chiites du Sud-Liban et de la banlieue sud de Beyrouth. Il a une influence grandissante dans le pays où les chiites sont les opprimés et les dépossédés, toujours ignorés par les chefs et patriarches du gouvernement libanais. Depuis sa naissance en 1982, et jusqu'à aujourd'hui, le Hezbollah a perdu beaucoup de combattants. Il a une carte à jouer après cette crise. D'ailleurs, en public comme en privé, il affirme ne pas vouloir instaurer de république islamique. Aussi, il sera impossible pour le pouvoir de continuer à ignorer le Hezbollah. Il sera nécessaire pour le gouvernement d'ouvrir ses portes aux chiites. Même si, en appelant à la désobéissance civile, le Hezbollah joue avec le feu...

Quelle est votre analyse de la stratégie de Bush, qui entend «remodeler le Moyen-Orient» ?

La politique du président Bush au Moyen-Orient est un véritable échec. La campagne d'Irak s'est transformée en désastre, le conflit israélo-palestinien fait du sur-place et la dernière guerre au Liban n'a fait que détruire le pays. Cette stratégie de «Grand Moyen-Orient» conduit la région dans une nouvelle tourmente. Elle consiste à diviser le monde arabe entre chiites et sunnites, entre chrétiens et musulmans... A l'Ouest, nous aimons diviser ou voir le monde avec des cartes séparant les communautés. Bush parle de démocratie, mais il ne fait que semer la division dans le monde arabe.

Quelle a été votre démarche pour l'écriture de ce livre de près de 900 pages ?

Ce récit est le fruit de plus de trente ans de reportages au Liban et dans le Moyen-Orient. C'est un travail de reporter. Depuis que je couvre la guerre dans cette région en ébullition permanente, j'ai gardé des montagnes de carnets, de coupures de presse, de notes personnelles et de comptes rendus, parfois gribouillés sur des vieux papiers que j'ai conservés dans des sacs de linge et de duty-free à l'aéroport de Beyrouth. La plupart d'entre eux portent sur le Liban, comme une chronique de la destruction d'une nation et d'un peuple sur plusieurs décennies. C'est donc un livre de témoignages, un regard personnel sur l'histoire du Liban, ses espoirs, ses tragédies, ses épisodes sanglants. J'ai toujours pensé le journalisme comme un grand challenge contre les pouvoirs en place. C'est dans cet esprit que je réalise mes enquêtes de terrain, au plus près des acteurs du conflit et des victimes, pour dénoncer les massacres, les oppressions ou les injustices.

* Liban, nation martyre, par Robert Fisk, A&R Editions, 29 euros.

Ils ont parlé de "Liban, nation martyre"


Ceci est la couverture du premier livre de notre maison d'édition. Liban, nation martyre. L'auteur est un des journalistes les plus connus au monde, Robert Fisk. Imaginez, à New York il y a de cela deux semaines, il a vendu 1700 livres en deux heures.